mercredi 16 septembre 2009

Under Pressure

Je ne sais pas si c’est parce que le ciel est gris, que le brouillard a décidé de venir lécher mon pare brise ou parce que je grelotte dans mon petit pull mais mes idées tournent en rond…

Que faites-vous quand vous avez besoin de réconfort ? Besoin d’être rassurés ? Que vous vous sentez perdus, que vous êtes préoccupés ?

Certains boivent un verre de vin, d’autres se font un petit café, allument une cigarette, d’autres font l’amour avec ou sans partenaire d’ailleurs, certains regardent une série et croquent dans du chocolat, certaines se font les ongles, d’autres un masque sur le visage, certaines se tripotent consciencieusement les fourches des cheveux, d’autres iront courir, danser, chanter, certains ouvrent un livre, d’autres laissent leur stylo faire des formes sur le papier peint et puis il y a celles (ça reste féminin faut bien l’admettre) qui vont appeler les copines pour en parler, en parler, en parler, décortiquer, chercher, chercher, chercher…

L’avantage du téléphone c’est que ça permet de combiner plusieurs petits gestes machinaux : tout en cherchant du réconfort dans la voix de l’amie, la nana perdue peut aussi se faire les ongles, se faire les pointes des cheveux, se mettre du mascara, faire des dessins sur le bloc note… Et elle ressort de cette conversation le cœur chaud, moins perdue, mieux maquillée, une nouvelle coupe de cheveux, du rouge pétant sur les ongles et une nouvelle idée de tatouage sur son calepin…

Des habitudes aux conduites addictives, du petit rituel à l’obsession…

Certains se balancent d’avant en arrière, d’autres se rongent les ongles, d’autres ruinent leur frigo (pas le mien on l’aura compris), d’autres le caviste, d’autres négocient avec le mec en survêt, et puis au pire tout le monde a une armoire à pharmacie (même si parfois c’est juste une boite)…

Pour ma part, j’ai arrêté de me ronger les ongles (après une âpre conversation entre mon cerveau et mon estomac, l’un plaidant pour les yeux qui roulent de plaisir à arracher ces bouts d’ongles, l’autre plaidant pour sa petite paroi gentille qui n’a pas envie de rompre et d’empoisonner le reste de l’organisme)… Non, j’avoue que c’est aussi pour ne plus entendre : « C’est mignon, on dirait des doigts de grenouille » (oui c’est sur que c’est mignon !) ou encore « On dirait des saucisses Knacki ! »
J’ai aussi arrêté de dévaliser le frigo (j’ai pas les moyens de le remplir), et j’ai quitté le domicile parental…

Et même si ce satané traître de frigo peut attester du contraire, non je n’ai pas une certaine tendance à ouvrir une bouteille dès que je me pose des questions (Merde mais je serai déjà rougeaude à 6 heures du mat sinon)

Alors, me direz-vous, mais que fais-tu toi quand tu es préoccupée et que tu cherches du réconfort ? (Je sais que vous ne vous dites pas ça du tout, que vous êtes encore en train de réfléchir à ce que vous avez comme petite manie vous, qu’actuellement vous ouvrez grand vos yeux de surprise à réaliser que oui oui vous avez vous-même un rituel et que oulala vous ne vous voyez pas le dire à quelqu’un… Et là je m’insurge ! Dites-nous ! Dites-nous !)

Moi, j’aurai tendance à me faire un thé (ouh la fille !!!)… ou un café (ça va plus vite que l’art de laisser infuser), j’aurai tendance à allumer une cigarette, à tirer très fort dessus et à appeler une amie…

Mais ma spécificité à moi, on la trouve vers 1 heure du matin… Quand il n’est plus l’heure de se faire un thé ou un café… Quand je me suis lavée les dents et que je n’ai pas l’intention d’avoir le goût de la clope avant de dormir… Quand je respecte le sommeil de mes amis….

Alors, mes poils s’hérissent et je sens comme un drôle de rebond dans ma poitrine et je vois déjà se profiler l’instant magique, mon petit rituel d’amour, ce rare moment où tout s’apaise, où mon esprit s’éclaircit, où mon corps reste calme et où enfin j’entends mon cerveau faire le dernier bip de déconnexion.

Je vais dans la salle de bains, j’ouvre le placard, je saisis cet objet rose, je m’assois à même le sol et j’appuie sur le bouton…

Ah ! Je vous imagine déjà sourire, vous mordiller la lèvre et devenir un peu rouge à l’idée que je puisse vous dévoiler ce qui peut bien m’apaiser à une heure du matin…

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA

Tout d’abord, ce bruit… Ce bruit qui me berce, qui m’endort, qui me donne l’impression que plus rien n’existe sauf ce vrombissement…
Puis, cette chaleur qui parcourt tout mon corps, qui fait vibrer mes cellules, que mon organisme appelle, cette chaleur qui se promène au gré de mes envies, qui parfois brûle, qui parfois manque…
Et le temps que ça durera, et même si je devrais me marier avec un mec de chez EDF pour payer mes factures d’électricité, il subsiste au moins de longues minutes dans une de mes journées où mon esprit se retrouve, où la confiance règne, où je me sens comme unifiée, comme en symbiose avec l’univers, implantée et évanescente, libre, douce, sereine…

C’est un rituel, c’est une addiction, c’est un plaisir, c’est un besoin, c’est un moment à moi où les yeux clos, je vois les choses plus clairement…

Alors ceci est un hymne, un hymne d’amour pour toi, Ô mon Sèche-cheveux Babyliss !

3 commentaires:

Unknown a dit…

bel éloge de l'amour à un seche- cheveux!!!!!!!!!!

Carine a dit…

excellent ! Quelle mise en haleine...
allez je me lance, je t'avoue tout : après avoir épuisé le stock de chocolat, je peaufine ma collection secrète... de plans de maison sur feuilles à petits carreaux... 1 carré = 1 m2 !! autant de plaisir et de rêverie solitaire à coucher sur papier tous mes fantasmes inavoués... dressing personnel... salle de bain hammam... salle de billard... piscine couverte... aaaaaahhhhh ! vite un crayon !!!! ;-)

Herve a dit…

Un sèche cheveux ??
Attention cela peut s'avérer scabreux dans les deux sens du terme :) :) !
Tu devrais essayer celui de Carine qui pour le coup vrombris pas mal !!
Ca rend le séchage de cheveux d'une scabrosité rocambolesque ... tu n'auras qu'à essayer la prochaine fois !