jeudi 10 juin 2010

Et si on allait faire rire les mouettes ?


Réveil d'un coma artificiel - Le monde tourne et le monde virevolte


Absence - Je végète - Bave au coin de la lèvre - Sourires stupides

Atteinte du syndrome ?

Je vérifie sur ma peau les symptômes, je les compte comme je compterai mes tâches de rousseur.

Je me rends à l'évidence devant le nombre augmentant de phrases qui ne me ressemblent pas.

Je suis contaminée...

Je le suis
Diagnostic posé : Je suis une fille en couple - version flippée...

Je me nourris de vin et de sexe,

Je ris plus que de mesure,

Je ne me démaquille plus que le matin juste avant de me remaquiller,

Je souris aux passants et le nombre d'hommes voulant mon numéro ne fait qu'augmenter (ironie du sort que chaque célibataire a pu constater et qui est devenu un lieu commun: on ne plait jamais autant que quand on ne peut plus s'aventurer dans plusieurs chambrées)

Je ne cherche plus à me nourrir.

: Première phase du syndrome.

La plus idyllique, celle qui ne fait pas trop peur, qui n'angoisse pas trop, celle où on prend sans se préoccuper de demain, celle où on se dit "pfff s'il part, qu'il parte !"


La deuxième phase est déclenchée par l'envie de se faire des petits déj en amoureux, des goûters en amoureux (et d'utiliser le mot "amoureux" de partout), des cafés viennois maison, des gâteaux au chocolat maison.
Parfois même, dans les cas extrêmes, on se met à cuisiner et à remplir le frigo et même à se promener nue dans son appartement à tout moment de la journée sans raison, en dansant, en fumant, en riant, en téléphonant (pour le grand plaisir des ouvriers qui ravalent la façade).


La troisième phase consiste à stresser à l'idée de rencontrer les amis de l'autre, de ne pas se trouver jolie, de se demander ce qu'il nous trouve. C'est le début de l'angoisse, le début du "Et s'il part..." Le début des "je t'aime" qui brûlent un peu les lèvres mais ne décollent pas de la langue.
C'est prendre l'apéro, grignoter dans le canapé, se faire des bisous au goût chocolat, fricoter avec des canards qui vibrent sous les doigts. Regarder l'autre dormir, faire taire deux minutes les hormones et commencer à relever chez l'autre des défauts.
"Est-ce qu'il voit déjà les miens?"


Puis vient le moment où la fille se transforme en une nouvelle sorte de fille. La méconnue, l'étrange. Elle donne ses clés, elle donne un espace de liberté à l'autre chez elle, elle fait même confiance...
Et puis elle ne sait plus dire "Je", elle souffre d'amnésie partielle et a validé le "on" pour remplacer ce mot manquant...
"On a froid"


Arrive alors la cinquième phase du syndrome fille en couple.
Regarder tous ses amis célibataires avec peine, et songer à les caser, penser limite à monter une agence pour faire matcher les personnalités de chacun.
"Tes amis garçons à toi avec mes copines à moi"...


La sixième phase c'est constater qu'on a pris plein de kilos en grignotant, qu'on ne fait plus la moitié des activités qu'on faisait avant de rencontrer ces jolis yeux, qu'on a pas écris depuis des mois, qu'on ne fait plus de sport, qu'on mange, qu'on prend l'apéro, qu'on fait l'amour, et qu'on est même capable d'envoyer paître tout ce qui nous déplait sans penser aux conséquences, qu'on devient vraiment soi en somme, mais qu'on aimerait bien être soi avec les kilos d'amour en moins...

Et en parallèle, on s'éloigne sacrément de ce qu'on était et de temps en temps on aimerait encore pouvoir se reconnaitre.
Ne pas se perdre de trop.
Être encore un peu là sans l'autre...
"Et s'il part ? Que restera-t-il de moi ?"

Exister... Être... Sans lui...
Se dire qu'il est bon le temps avec toi, mais qu'il faut qu'il soit bon le temps sans toi...


La septième phase complète le diagnostic.
Si tu trouves que ton couple est le plus funky de la terre, le plus marrant, le mieux assorti, et que vous deux c'est juste évident... Le concept de l'amour a été créé pour vous ?
Alors c'est foutu...


Il en restera des phases après celles là, mais les prochaines elles viennent juste parfaire le diagnostic de désamour.
Mais pour l'heure je ferai taire le pessimisme, le réalisme et pour bien coller à mon syndrome de fille en couple, je me persuaderai encore une minute (le temps de faire ce texte) que "mais bien sur toi et moi, ça ne deviendra pas un remake horrible de " La guerre des Roses" ".

Sauf qu'on a dit fille en couple - version flippée...

C'est pas encore gagné...