dimanche 20 septembre 2009

We only come out at night...


23 heures... A cette heure là, tous les soirs, je secoue mes fesses dans les rues pavées de ma ville... De la musique dans les oreilles, la laisse tendue au maximum autour du cou musclé de ma chienne... Je chantonne sur du Pink Floyd et je regarde les nuages en forme de cœur camoufler quelques secondes la pleine lune... Un petit moment de liberté, le vent sur le visage... Je respire et prépare mon sommeil...


Ce soir comme tous les autres soirs, je chercherai le meilleur chemin pour éviter l'individu très sympathique qui s'occupe des espaces verts de la ville, j'userai de subterfuges pour ne pas le croiser, lui et son chien bien élevé qui filerait des complexes à Rintintin...

Il me fait toujours de grands signes, m'affiche dans les rues à klaxonner quand il aperçoit mes cheveux, il aime à me dire le matin quand il me croise, lui avec sa bêche, moi avec la chienne, à la bourre les yeux défoncés : "Alors toujours pas au boulot ? Il est sympa votre travail quand même hein !" (si tu savais mon gars...)

Il aime à me taquiner sur mon téléphone rose que j'ai toujours dans la main, à l'oreille, dans la poche... Il aime à me donner des leçons pour mieux dresser mon chien "C'est le chien qui promène la maîtresse", il aime à me questionner sur mon appartement "Devant ou derrière la boulangerie ?", il aime à me parler du dernier épisode des Experts "Vous qui connaissez un peu, c'est comme ça aussi chez nous ?", il aime à me faire peur en me parlant soudainement alors que je ne l'avais pas vu, alors qu'il est dans le noir, il aime à me dire : "Je ne vous vois plus à 23 heures !" Ah bon ? On se demande bien pourquoi !

Étrangement, il ne me cherche plus depuis quelque temps... Il me salue toujours, me taquine toujours mais ne reste pas des heures à disserter avec moi, lui torse nu, moi rouge de gêne... Si je devais trouver quand nous sommes passés d'échanges durables à de simples appels de phare, je dirai que c'est depuis le jour où le croisant, moi, mes talons, en direction de ma voiture, lui, sa baguette, ricanant : "Pas de téléphone ? Pas de chien ? Il y a quelque chose de nouveau dans votre vie vous hein ?!" Et le clin d'œil qui va avec (celui qui veut dire, y a un mec derrière tout ça, ma petite) et moi, les yeux plantés en lui, rétorquant : "Même pas ! Je me suis fait larguer, figurez vous ! Vous y croyez vous à ça ?"
Le sourire a disparu, la bouche un peu tombante, bredouillant, comme oubliant ses muscles et sa jovialité " Euh... J'ai du mal à y croire"...

Je souris, je continue à faire résonner mes talons, je balance les cheveux...

En une seule phrase, je regarde ma relation tomber à la benne, je me sens revivre, j'ai ri d'un truc qui me faisait pleurer quelques heures plus tôt, je me débarrasse du résumé des Experts et je retrouve mon instant de plaisir à regarder les étoiles...


Ceci dit, je ne prendrai pas de risque, je changerai de chemin ce soir aussi...

3 commentaires:

Unknown a dit…

Meme la nuit les hommes te pursuivent!

Carine a dit…

comme quoi on peut rire de tout, si on voit le "bon" coté des choses... allez un jardinier de perdu, dix pissoutes tranquilles de retrouvées !! ;-)

Unknown a dit…

tu es une mangeuse d'homme ma belle .