dimanche 31 janvier 2010

Girls just want to have fun !!


Une rose entre les dents,

Un verre de trop dans le nez,

Je saute sur les pavés de ma rue...


Le vin blanc réchauffe mon corps, mais j'ai les extrémités gelées. (Rien de bien original un soir de janvier)

Les mains se glissent dans les poches, les dents se cognent à la tige fro
ide...

Mes doigts effleurent un papier
Un papier blanc
Plié

Un papier que je ne crois pas avoir mis dans ma poche
Un papier blanc plié que je n'ai définitivement pas mis dans ma poche
Je monte les escaliers de mon petit immeuble

De l'eau fraiche dans une bouteille de Despé
La rose peut étendre ses pétales
Les talons valsent sur le parquet

Les bras se ferment sur le museau de l'animal

Et le papier blanc se déroule au son du sèche cheveux et au parfum du démaquillant...

Il était certain que nous n'allions pas passer inaperçues...
J'étais restée devant le bar à finir ma cigarette lançant en éclaireur, dans ce cosy endroit à banquettes rouges, la blonde et la brune...
J'entre.
Le trio est alors au complet...
Un ersatz des Drôles de Dames sauf que finalement à y réfléchir il n'y a jamais eu de rousses dans ce trio cathodique... Mais pour ce soir, nous serons les Drôles de Dames...

Le patron et le serveur au garde à vous devant nos sourires, lèvres pulpeuses, gloss, rouge à lèvres.
Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que la vie était bien plus facile quand on était une fille, qu'on souriait et qu'on avait les yeux qui papillonnaient des cils...
Quelle injustice injuste ! Mais qu'il fait bon sur ses banquettes rouges ! J'ai dis quoi ? Ah oui quelle injustice injuste... Oui, oui... Ah oui l'apéro tiens !

Ça sirote du vin blanc avec des liqueurs de filles, ça sirote du thé... Et ça échauffe l'imagination de nous voir rire à gorges déployées.
Le patron n'y tenant plus, des roses apparaissent sur nos tables...

Le serveur, jaloux comme un pou, ne supportent pas de voir nos jolis nez dans nos roses rouges

"Moi, je vous aurai pas offert une rose mais tout le bouquet ! "
Rires des Drôles de Dames !
Et bim bam boum, nous voilà avec un deuxième verre offert par Monsieur le serveur qui se ronge les sangs...
"Elles sentent rien en plus ces fleurs, moi j'vous le dis, les filles ! "


On a arpenté les rues de Montparnasse avec nos roses et nos verres de trop...
Et puis ce papier que je déplie

Je me souviens juste d'avoir fait la bise au patron pour le remercier.
Je me souviens juste qu'il m'a serré très fort.
Et me voilà avec un papier blanc glissé discrètement dans une poche...

L'avantage du papier blanc, c'est que la couleur ne risque pas de passer.
Au pire avec le mélange renfermé et clopes, il deviendra jaune pisseux...
Tiens ! Il pourra presque rejoindre mon post-it ! Et aussi la cigarette avec une adresse mail écrite dessus que je n'ai jamais fumé...
Une collection de mot doux jaune pisseux en plus de ma collection d'Anges, de bouteilles de bières et de paquets de cigarettes...

Quelle injustice injuste de se trouver moche, digne d'aucune attention, de penser n'avoir aucun charme, de croire que personne ne nous aime quand on a des petits mots doux jaune pisseux et une rose dans une bouteille de Despé !

Quelle injustice injuste !

jeudi 28 janvier 2010

L'âme slave...


Est-ce qu'il existe une dénomination particulière pour ce besoin quasi obsédant de s'en mettre plein la tête, de s'en rajouter une couche, de remplir un vase déjà trop plein, de chercher par tous les moyens à détruire le peu de joie qui se tenait à carreau dans le cerveau histoire de ne pas trop se faire remarquer par la mauvaise humeur ambiante ?
Est-ce une pathologie reconnue par la CIM 10 ou le DSM IV ?

Parfois, je me regarde dans la glace après avoir succombé à ce besoin de me plomber le crâne par de vilaines pensées et, comme une évidence, je me dois d'admettre que je suis une menace, une vraie menace pour moi-même.
Comme si on n'avait pas assez de prédateurs, comme si on ne se détestait pas assez entre nous, autant devenir son principal ennemi et sa principale proie...

Je suis une menace pour moi-même... Je pense même qu'on peut s'accorder sur le fait que je suis un vrai Crash Test Dummy...
Prête à me mettre dans des contextes intenables voire insupportables juste pour le plaisir de me faire du mal, ou peut-être pour le plaisir de me rendre compte qu'on survit à tout ?
Toujours, en tout cas, pour l'expérience, pour jauger de l'effet du crash test sur mon moral... Du plus anodin au plus douloureux...

Il y a quelques jours, ayant subi les assauts des flocons pendant de longues minutes, j'ai bien dû regagner mon parquet et accepter que "Oh mon Dieu, j'étais bloquée chez moi"... Certains auraient eu un grand sourire à l'idée de pouvoir rester au chaud, à boire un thé, à regarder un film, à ranger, à trier, à faire ce que le temps ne nous permet jamais de faire...
Pour ma part, je n'ai ressenti que l'angoisse accompagnant le "Comment occuper tout ce temps?"...

Malgré toute ma bonne volonté (je fais des listes de tout, de rien, et parfois je me surprends même à écrire sur ma liste : "prendre douche"), l'inactivité a, petit à petit, commencé à crisper mes poings qui en avaient assez de tenir la quatrième tasse de café et la neuvième cigarette...
Les yeux ont commencé à en avoir assez également de rester rivés sur un écran où défilaient des petites étoiles...

La fainéantise a pointé son nez l'air de rien et me laissant gagner, ne trouvant aucun moyen d'occuper le temps (nul même l'envie de l'occuper d'ailleurs) en allumant ma dixième cigarette, j'ai tapoté des ongles (les survivants) ma table au souvenir de la dernière conversation que j'avais eu avec ma mère - Mère plus qu'inquiète, angoissée et désespérée à l'idée du célibat de sa fille... "Je n'ai pas de petits enfants..."

Un jour, je me risquerai à exorciser le discours pesant de ces parents inquiets qui ne font qu'écorcher le peu de confiance en la vie que tous célibataires essaient de conserver à grand coups de "Mais pourquoi tu n'arrives pas à rester plus longtemps en couple ?", "J'espère que le prochain sera le bon", "Pourquoi acheter une maison avec un jardin à la retraite, on n'est pas près d'avoir des petits enfants...".

Un jour, je me risquerai à exorciser le sourire que tous célibataires gardent face à ces parents, parce qu'ils ne comprendraient pas les hurlements, ils ne comprendraient pas que tout cela n'est pas forcément un choix et que bien sûr, on aimerait bien leur en donner des petits enfants mais qu'apparemment ce n'est pas prévu par les astres !
Oh oui, un jour, je m'y risquerai...

J'ai tenté d'échapper au souvenir de ce coup de couteau se remuant dans mes côtes et j'ai occupé mes yeux et mes poings devant ce merveilleux site de réseau social...
Je le trouvais si ludique, je riais de suivre les péripéties des amis, d'apprendre leur rupture, leur coucherie, de voir s'afficher des douleurs et des joies si intimes...
J'en riais de voir leurs photos parfois si inintéressantes, floues, ne servant surtout qu'à se rassurer d'avoir une vie, une vie drôle, une vie à narrer...

J'en riais tant et tant que je n'ai pas maîtrisé l'avènement du syndrome démoniaque du Crash Test Dummies exacerbé par l'inactivité... Me baladant de pages en pages, de profils en profils, sans retenue, à rechercher d'anciens camarades de classe, de collège, de lycée, à me promener sur leurs "Friends", à retrouver d'autres anciens, à ouvrir mille onglets pour voir ce qu'ils sont devenus, comme si leur avenir avait une quelconque incidence sur mon sommeil...
Juste vouloir savoir si leur tête sétait déformée depuis la disparition de l'acné, à chercher si le métier qu'ils rêvaient de faire ressemblaient à celui qu'ils font à l'heure actuelle, si celui qui voulait devenir avocat international ("pour voyager et se faire un max de thunes") n'était pas devenu comptable en PME...
A chercher surtout derrière tous ces faux semblants si ceux que j'avais fréquenté pendant X années scolaires au summum de ma personnalité ("gothico-hippy-new wave") avaient eux aussi des parents qui les appelaient pour leur raconter des anecdotes juste bonnes à vous désespérer d'avoir des neurones qui vous empêchent de faire des enfants au premier passant venu...

Je suis une menace pour moi-même...
Je savais à quoi m'attendre, je savais que j'allais juste me faire un peu plus de mal, à croire que mon popotin ne tenait plus en place sur son pouf à l'idée de déprimer le conscient, le subconscient et le moi...

Deux heures plus tard, je pleurais en fumant ma quinzième cigarette...
Des photos de mariage, des photos d'enfants, des rires et "que du bonheur"...
Et cette question obsédante : Mais quelle étape ai-je foiré ?
A quel moment s'est présentée devant moi la voie "Enfants Mariage" ?
Pourquoi ai-je choisi une autre déviation ?
Non, même pas la sortie "Carrière Epanouissement".
Non, juste une voie intermédiaire...
A quel moment ?

Le Crash Test Dummy avait encore frappé, à se cogner devant l'évidence que ces gens connus dans une autre vie ont des parents ravis qui ne les regardent pas tristement se demandant avec l'angoisse toute parentale si leurs enfants seront seuls à jamais...

Je me suis regardée dans la glace, j'ai fait tomber ma cendre, j'ai secoué la tête et j'ai décidé d'utiliser la fin de ma quinzième cigarette pour mettre le feu au DSM IV et au CIM 10...

Pour quelques heures, j'ai refusé de continuer à faire ma psychopathe de service... Le Crash Test Dummy a pris son appareil photo et est parti entendre le bruit de ses pas dans la neige...
Et puis tiens, il rajoutera des photos de sa journée sur son profil facebookien histoire de faire croire aux autres que l'absence d'enfant et de mari qu'est ce que c'est marrant ! Sauf quand on a une mère qui a projeté son besoin de petits enfants sur sa chienne ... (Encore que... Même ça, ça peut être marrant...)

dimanche 17 janvier 2010

Laissez parler les p'tits papiers...


J'ai gardé sur mon tableau de bord pendant au moins 6 mois un post-it jaune flashy qui, au fur et à mesure du temps, des intempéries et du soleil se projetant dans le pare brise, a subi une perte de dynamisme notable...
Du flashy, le jaune est devenu presque pisseux... Bien moins vivant et engageant... Bien moins tape à l'œil...

Puis 6 mois à l'avoir devant les yeux, il s'est mis à faire partie du paysage comme une habitude, un acquis, un indémodable... Il était là pour les matins difficiles, les coups au moral le soir en rentrant d'un bar, dépitée... Il était là pour ces moments là...
Puis il a juste été là... Sans même plus y jeter un œil, sans même plus faire attention à lui... Connaissant par cœur ses mots, son orthographe...
Mais je le savais là, comme rassurant, comme s'il avait toujours appartenu à cet habitacle... Ce qui n'est pas faux en réalité... Il appartient à ma voiture... Il est comme la prolongation sur papier de mon véhicule terrestre à moteur...

Il ne rime à rien ce post-it jaune délavé... Ça ne rime à rien de conserver ça devant soi, entre le compte tour, l'horloge et ton compteur de vitesse...
Mais quand tu te regardes dans le rétro et que tu te demandes ce qu'on peut bien te trouver, quand tu te tires la langue à toi-même et que le seul langage facial que tu t'inspires est une méchante grimace de dégout... Et bien, lire ce post-it, se rappeler d'où il sort, comment il est né un jour de grand vent, ça me fait sourire, et redresser la tête devant les passants et parfois même, croisant mon reflet dans la vitrine d'une pharmacie et reprenant les termes de Guitar Hero, je me dis "Hé, tu déchires !!"


Je l'ai retiré de ma voiture il y a quelques mois... Retiré, pas jeté... Il est plié dans un vieux sac... Je ne le regarde plus, je sais juste qu'il existe...

Je l'ai retiré car le garçon qui partageait mes draps trouvait suspect que je conserve cela dans ma voiture, devant mes yeux, moi qui suis toujours en train de conduire, d'accélérer et de vérifier ma vitesse...

Aujourd'hui, j'ai bien envie de vous dire que ce qu'il y avait de suspect dans cette voiture, c'était surtout ce garçon... Il n'a jamais remplacé ce post-it par ses propres mots et n'a pas mis beaucoup de jaune flashy dans ma vie...


Parfois, un inconnu peut mettre plus de lumière dans votre quotidien en vous courant après, hurlant des déclarations et vous tapant la honte, qu'un amoureux qui ne réalisera jamais ou alors trop tard à quel point vous, vous auriez pu mettre de la lumière dans son quotidien...

jeudi 7 janvier 2010

Les paroles s'envolent... Les écrits demeurent...



Il y a de mauvais jours qui entrainent parfois de mauvais week end et de mauvaises semaines qui s'ensuivent...
Et puis, à force de les accumuler, on en vient à se dire qu'il y a vraiment des mois à jeter à la poubelle... Et sans s'en rendre compte, des années maudites...


L'année se termine, et on ne peut empêcher le soulagement de sortir de notre gorge, à croire tous les espoirs permis, cette année est finie, le cercle vicieux va nous lâcher deux minutes...

L'an neuf n'aura eu de neuf que de nous inventer chaque jour de nouvelles péripéties, de nouveaux coups au ventre...

Une nouvelle année débute, et de quoi croire, de quoi rêver et espérer à de bons jours, de joyeux week end, de belles semaines, de doux mois, une tendre année quoi...


Mais là je m'insurge !
J'ai mal fini l'année du neuf et tout aussi mal commencé l'année du dix...


Un jour, quelqu'un m'a dit que ce qui avait mal commencé finissait bien.

Moi je crois plutôt que ce qui a mal commencé doit être recommencé...


Alors reprenons ce début d'année catastrophique et changeons ces moments qui ont rendu l'espoir assassin...
Au diable les conventions, les voyages dans le temps impossibles...

Tout est possible allongé sur son canapé !

Et si j'avais fait ça... aujourd'hui je n'en serais pas là...


Si j'avais pensé à faire contrôler ce satané mauvais contact dans mon lustre,
je ne serai pas dans le noir total à 22h22... à chercher les prunelles noires de ma chienne...

Si j'avais laissé mes mains tranquilles, je n'aurai pas fait tomber ma tasse de tisane que j'entends (car je ne vois rien, rappelons le) "goutter" le long de ma table.


Si je n'avais pas voulu attrapé cette cigarette (tu parles d'un instant détente), je n'aurai pas cogner dans mon sèche cheveux, il n'aurait pas fait un vol plané (mais qu'est-ce qu'il foutait sur le canapé?), il ne se serait alors pas fendillé, et il serait là tout mignon, comme d'habitude, rien que pour moi... Au lieu de ça, il hurle, il chauffe, il devient rouge vif, comme s'il avait envie de prendre feu...


Si j'avais tourné la tête, il y a quelques jours de cela, je n'aurai pas eu besoin d'avoir une explication pas très explicative et je n'en rêverai pas toutes les nuits depuis...


Si j'avais remarqué que les lumières du modem clignotaient, j'aurai pu éviter de me retrouver sans connexion internet un soir de déprime et un soir de virement du loyer...


Si j'avais été plus patiente, je n'aurai pas bidouiller mon ordinateur en tout sens, tout désinstaller sans rien pouvoir réinstaller derrière.


Si je n'avais pas eu peur d'avoir faim, je n'aurai pas mangé la terrine de canard qui trainait dans le frigo du boulot depuis je ne sais combien de temps.


Si j'avais dis "Heu, je vais rentrer chez moi en fait", j'aurai pu arrêter de faire les courses, prendre ma bagnole et me reposer... Au lieu de vomir version "l'exorciste est en moi" dans les plantations de la commune devant chez mon pote.

Si je n'avais pas eu si mal au cœur après avoir comaté et entendu mon organisme agoniser de l'intérieur pendant deux jours, j'aurai pu envoyer paître cette collègue qui y est allée de sa petite phrase bien assassine sur les bords "Tu ne te sens pas trop fatiguée alors que tu n'as rien mangé depuis deux jours ? C'est parce que tu as des réserves, c'est pour ça..." Salope ou stupide la collègue ?


Et puis tant de si sur lesquels je n'ai aucun pouvoir...


S'il n'avait pas neigé... Je n'aurai pas eu à mettre mes après-ski qui ont un trou et qui me donnent l'air d'une couillonne en train de gonfler un matelas pneumatique à chaque pas...


Si les hommes... J'aurai moins de nœuds dans le bide et dans la tête.


Si ma chienne... Je n''aurai pas besoin de la sortir avec la nausée sous la neige.


Si ma boite de vitesse... Je serai partie oublier 2009 ça au bord de la mer.


Tout ça pour dire que...


Si j'avais pu, si j'avais su, je n'aurai pas commencé 2010 dans le noir total, en panne de sèche cheveux, en panne d'internet, avec une intoxication alimentaire qui me ravage...


Si j'avais su que c'était ça qui m'attendait, je serai resté en 2009... J'aurai continué dans mes merdes quotidiennes, mes ruptures pathétiques, mes pannes de bagnole et mes accidents aussi, le moisi sur mes murs et les cigarettes trop chères... Mais au moins, j'avais mon sèche cheveux !