vendredi 8 octobre 2010

Blame it on the Trismus...


Le monde vire étrangement, selon un angle bien aléatoire, le monde tourne mal peut-être, ou a-t-il déjà tourné correctement ?

Je m'interroge au crépuscule, à l'aube, à l'aurore, à la nuit tombée, je m'interroge les yeux fermés, je m'interroge les yeux collés à la fenêtre...

Le monde va mal, mes amis !
Même si vous vous serrez dans votre couette à compter les moutons, même si vous sucez votre pouce en balançant votre crâne au rythme de douces mélodies, rien ne vous préserve bien longtemps malheureusement. (Notez ce ton prophétique !)

Tout simplement parce qu'au détour d'un détour, l'évidence vous attend avec son gros sourire moqueur, l'évidence se tient au garde à vous et ne propose aucun repos : le monde est perdu...

Parce qu'il ne suffit pas de voir la nature crever, de faire le boulot que je fais et de voir des gens pleurer à longueur de journée, non non ! vos voisins, vos amis, vos collègues, vos accessoires, votre propre mode de vie, vous même parfois d'ailleurs, tout ceci contribue à ce monde qui tourne sans but...

Le jour où le GPS de mon mec (notez le "mon mec", si c'est pas déjà preuve que le monde va mal que de faire d'un être humain son être humain) a dit "Préparez vous à sorter à droite", j'ai compris qu'il serait long le chemin pour trouver (re-trouver ?) un semblant de ligne droite.

Lorsqu'à la radio, j'ai entendu cette pub pour le Bordeaux et son jingle de fin : "Et vous, quelle est votre excellente raison d'en boire?" et que seule dans ma voiture, j'ai répondu : "Euh au hasard, l'alcoolisme ? la dépression ?".

Quand dans l'entrebâillement d'une porte, j'ai entendu une femme enceinte dire qu'elle supporterait que son enfant souffre de trisomie, ou de débilité (fallait déjà savoir que c'était encore une maladie) mais pas qu'il soit roux.

Quand on m'a affirmé sur un ton péremptoire que je ferais mieux de quitter un homme parce que malheureusement pour lui il souffrait d'une maladie auto immune, "Ça va pas être marrant!"

Quand allant chez un de mes amis, j'ai constaté qu'il vivait dans une cuisine.

Quand on s'efforce de paraitre détaché alors que l'on est attaché.

Quand on se retrouve à ingurgiter du gingembre (est-ce que sérieusement, ça a déjà excité l'un d'entre vous?), devant des hommes à moitié nu - rediffusion télévisuelle d'une émission plein de "tentateurs" - avec son chien sur les genoux (rien que le mot tentateur avec l'accent marseillais dessine la fin du monde).

Quand on réalise que plus jeune on comptait les mois avant de faire l'amour et que maintenant on compte les heures avant de baiser.

Quand les informaticiens se mettent à faire de la salsa (de quoi enrichir le concept de métrosexuel).

Et quand, au cours d'une soirée d'anniversaire, on se moque une fois de plus des individus aux cheveux roux en ma présence (je me demande si ces gens ont conscience de ma couleur de cheveux), "Qu'ils sont étranges les roux! En plus, ça se refile, regardez les gens qui étaient bruns et qui sont devenus roux!" (à quand la réhabilitation des bûchers, que Diable!).
Et puis on finit par vous invectiver directement (ah si ! Ils ont conscience que j'ai les cheveux roux en fait!) avec cette phrase contenant toute la bêtise que l'humanité peut avoir dans sa salive : "Ne le prends pas mal, tu n'as pas eu le choix toi, tu es né comme ça..."

Quand être différent est une tare... Parce qu'après les indiens, les noirs, les arabes, les asiatiques, les blondes et les roux, je sais pas moi, à quand les vannes sur les albinos nains homosexuels ! (Qu'est ce qu'on se fend la gueule!).

Quand trouver tout ça bien pathétique vous catégorise en personne sans humour. (J'ai de l'humour au contraire puisque j'aime justement exagérer... Fallait y penser !)

Quand passer un moment entre filles, s'appelle pour la plupart des garçons une après midi "tampons".

Quand pour échanger, dialoguer, prendre l'apéro et même faire l'amour, on se connecte à un ordinateur.

21ème siècle, tu me ravis à chaque bouchée. Je me croirais presque dans la Grande Bouffe.

Quand tellement d'insultes, tellement d'injustice, tellement de contrées sanglantes, tellement de violences, quand on peut être rouer de coups pour un simple appel de phare, quand on se fait traiter de pétasses juste parce qu'on a un décolleté mais pas les jambes écartées (à ce prix là, autant les écarter), quand on a un œil au beurre noir pour un plat pas salé et les veines empoisonnées pour une opinion politique, quand on se ronge la peau de la bouche pendant que les cheminées réchauffent les manteaux des chiens des beaux quartiers...

Tant et tant que je préfère ricaner sous cape des bêtises du quotidien, de celles qui vous heurtent à longueur de journée et qui se rapprochent insidieusement de vos cerveaux...
Quand tout va mal, qu'on viole, qu'on brûle, qu'on frappe, qu'on explose, quand chaque seconde un être meurt et qu'on aimerait pouvoir oublier que le tour des proches viendra, la bêtise du quotidien se rappelle à vous.

On m'a dit qu'il ne faut jamais lâcher l'aventure humaine car elle s'arrêtera d'elle-même (joli lieu commun ceci dit) ...

Alors juste pour l'aventure, je veux bien fermer les yeux sur vos conneries, me mordre la langue, esquisser un sourire fier et ravaler les tonnes d'insultes qui commençaient gentiment à se déverser dans ma bouche...

J'aimerais simplement que vous fassiez de même !
Après tout, on se promène tous dans ce même monde perdu...

Et parfois, ça semble long une vie...
(mais si courte quand on la passe à vos côtés, êtres chéris...)
Et parfois, ça semble long une vie...


jeudi 10 juin 2010

Et si on allait faire rire les mouettes ?


Réveil d'un coma artificiel - Le monde tourne et le monde virevolte


Absence - Je végète - Bave au coin de la lèvre - Sourires stupides

Atteinte du syndrome ?

Je vérifie sur ma peau les symptômes, je les compte comme je compterai mes tâches de rousseur.

Je me rends à l'évidence devant le nombre augmentant de phrases qui ne me ressemblent pas.

Je suis contaminée...

Je le suis
Diagnostic posé : Je suis une fille en couple - version flippée...

Je me nourris de vin et de sexe,

Je ris plus que de mesure,

Je ne me démaquille plus que le matin juste avant de me remaquiller,

Je souris aux passants et le nombre d'hommes voulant mon numéro ne fait qu'augmenter (ironie du sort que chaque célibataire a pu constater et qui est devenu un lieu commun: on ne plait jamais autant que quand on ne peut plus s'aventurer dans plusieurs chambrées)

Je ne cherche plus à me nourrir.

: Première phase du syndrome.

La plus idyllique, celle qui ne fait pas trop peur, qui n'angoisse pas trop, celle où on prend sans se préoccuper de demain, celle où on se dit "pfff s'il part, qu'il parte !"


La deuxième phase est déclenchée par l'envie de se faire des petits déj en amoureux, des goûters en amoureux (et d'utiliser le mot "amoureux" de partout), des cafés viennois maison, des gâteaux au chocolat maison.
Parfois même, dans les cas extrêmes, on se met à cuisiner et à remplir le frigo et même à se promener nue dans son appartement à tout moment de la journée sans raison, en dansant, en fumant, en riant, en téléphonant (pour le grand plaisir des ouvriers qui ravalent la façade).


La troisième phase consiste à stresser à l'idée de rencontrer les amis de l'autre, de ne pas se trouver jolie, de se demander ce qu'il nous trouve. C'est le début de l'angoisse, le début du "Et s'il part..." Le début des "je t'aime" qui brûlent un peu les lèvres mais ne décollent pas de la langue.
C'est prendre l'apéro, grignoter dans le canapé, se faire des bisous au goût chocolat, fricoter avec des canards qui vibrent sous les doigts. Regarder l'autre dormir, faire taire deux minutes les hormones et commencer à relever chez l'autre des défauts.
"Est-ce qu'il voit déjà les miens?"


Puis vient le moment où la fille se transforme en une nouvelle sorte de fille. La méconnue, l'étrange. Elle donne ses clés, elle donne un espace de liberté à l'autre chez elle, elle fait même confiance...
Et puis elle ne sait plus dire "Je", elle souffre d'amnésie partielle et a validé le "on" pour remplacer ce mot manquant...
"On a froid"


Arrive alors la cinquième phase du syndrome fille en couple.
Regarder tous ses amis célibataires avec peine, et songer à les caser, penser limite à monter une agence pour faire matcher les personnalités de chacun.
"Tes amis garçons à toi avec mes copines à moi"...


La sixième phase c'est constater qu'on a pris plein de kilos en grignotant, qu'on ne fait plus la moitié des activités qu'on faisait avant de rencontrer ces jolis yeux, qu'on a pas écris depuis des mois, qu'on ne fait plus de sport, qu'on mange, qu'on prend l'apéro, qu'on fait l'amour, et qu'on est même capable d'envoyer paître tout ce qui nous déplait sans penser aux conséquences, qu'on devient vraiment soi en somme, mais qu'on aimerait bien être soi avec les kilos d'amour en moins...

Et en parallèle, on s'éloigne sacrément de ce qu'on était et de temps en temps on aimerait encore pouvoir se reconnaitre.
Ne pas se perdre de trop.
Être encore un peu là sans l'autre...
"Et s'il part ? Que restera-t-il de moi ?"

Exister... Être... Sans lui...
Se dire qu'il est bon le temps avec toi, mais qu'il faut qu'il soit bon le temps sans toi...


La septième phase complète le diagnostic.
Si tu trouves que ton couple est le plus funky de la terre, le plus marrant, le mieux assorti, et que vous deux c'est juste évident... Le concept de l'amour a été créé pour vous ?
Alors c'est foutu...


Il en restera des phases après celles là, mais les prochaines elles viennent juste parfaire le diagnostic de désamour.
Mais pour l'heure je ferai taire le pessimisme, le réalisme et pour bien coller à mon syndrome de fille en couple, je me persuaderai encore une minute (le temps de faire ce texte) que "mais bien sur toi et moi, ça ne deviendra pas un remake horrible de " La guerre des Roses" ".

Sauf qu'on a dit fille en couple - version flippée...

C'est pas encore gagné...




mercredi 14 avril 2010

Et en plus, elle triche au Cluedo !


Il m'arrive parfois de me sentir lasse de vivre mille aventures en une seule journée.
Il m'arrive même parfois de regretter sérieusement de n'avoir pas reçu en cadeau à ma naissance de la part de nos amies les bonnes fées la douce tranquillité...

Quand sur l'autoroute, perdue entre le GPS qui confond sa droite et sa gauche et le plan imprimé sur Mappy (site persistant à créer des routes qui n'existent pas), je réalise à la vue du voyant orange que j'ai encore oublié de mettre de l'essence. Je perçois alors les dernières gouttes de gasoil rendant l'âme dans de petites villes à la recherche d'une station essence -inexistante-, la panique qui fait battre le sang dans les oreilles...

Alors je rêve d'avoir une vie paisible...

Quand j'ouvre ma fenêtre la nuit pour une petite session artiste maudite, la lune, la cigarette et le vent frais qui ondule le long de mon visage. S'engouffre alors une chauve-souris dans mon salon (Salon-Chambre-Cuisine-Studio ciné-Bureau-Baisodrome), tournant, virevoltant à une vitesse impressionnante autour de mon plafonnier et ponctuant ses allers-retours de petits cris devant mes yeux terrifiés...

Alors oui, je rêve d'avoir une vie paisible...

Quand j'arrive à mon travail en faisant claquer mes talons et que j'apprends que l'un de mes collègues, (et accessoirement un garçon que j'ai fréquenté quelque temps), a embauché dans sa structure un de mes ex (Non, je n'ai pas une vie de débauchée!). Devant mon sourire de façade, je ne peux empêcher mon cerveau de fuser et d'imaginer de multiples scénarios dans lesquels ces deux compères enivrés à la bière bon marché se raconteront des anecdotes sur la demoiselle...

Je confirme, je rêve d'avoir une vie paisible...

Quand je ne peux pas me rendre à un rencard sans tomber sur un ancien amant ou sur un membre de la famille d'un ancien amoureux...

Quand la seule demande en mariage qu'on m'ait faite émanait d'un prêtre...

Une vie paisible...

Quand je cherche l'anonymat sur internet et que je finis par discuter doucereusement avec un jeune homme avant de percuter plusieurs échanges plus tard qu'il s'agit d'un collègue lui-même recherchant l'anonymat...

Paisible, on a dit !

Quand mon téléphone sonne et qu'au bout du fil (ça se dit encore ça avec les téléphones portables ?) un individu effectuant un sondage sur les bières (si si, ça existe) finit par tomber amoureux de ma voix et décide de me harceler pendant 6 mois...

Je persiste, je rêve d'avoir une vie paisible...

Quand, alors que mon boulot consiste à recevoir des gens blessés, je me ramène un lundi matin avec un hématome violet sous l'œil et qu'autour de moi les collègues s'empressent de savoir si je me fais battre...

Par Pitié !

Quand on me fait une déclaration d'amour à faire fondre Goethe, Chateaubriand et la clique des romantiques souffreteux themselves et que deux jours plus tard, le ravageur oublie mon anniversaire...

Et un peu de calme, c'est possible ?

Quand je souris à un charmant garçon dans le train, que je sens que quelque chose passe entre nous, qu'il ouvre son téléphone et que son chat angora lui sert de fond d'écran...

Du banal et de la paix ?

Quand, alors que ma mère m'avait prêté sa voiture, j'ai perdu un enjoliveur (j'ai toujours eu une passion pour les trottoirs, j'aime les coller, les frotter aussi et même parfois leur monter dessus mais chut...)et que j'ai tourné dans les rues à minuit pour trouver le même enjoliveur sur la même voiture pour le piquer ni vu ni connu... (et surtout pas ma mère...)

TRANQUILLE !

Quand je me décide après d'après négociations avec moi-même, qu'au vu du rapport qualité-prix et rentabilité, il serait préférable que j'arrête la pilule.
Systématiquement, à tous les coups, la semaine d'après, je rencontre un mec...

Les yeux clos et sereins ?

Quand je vais voir une dame spécialisée dans l'étrier et la palpation de poitrails et que regardant mon âge sur sa petite fiche bristol, elle me dit avec un sourire aussi grand que l'écartement de mes cuisses "On vient parce qu'on veut faire un bébé, hein ?!"... Tête basse...

Et le visage de la plénitude, c'est en option ?

Et surtout, surtout, j'aimerai avoir une vie paisible maintenant, tout de suite, à cet instant précis...

Quand je cherche à me poser pour écrire enfin, après un mois de mésentente avec mon clavier, et que la jolie mésange bleue qui se pose sur mon balcon depuis une semaine vient une fois de plus de voir son reflet dans ma fenêtre et a décidé que se jeter toutes les minutes sur la vitre comme elle le fait depuis 7 jours avec la régularité digne d'un névrosé souffrant de trouble obsessionnel compulsif ce n'était pas un délai assez court pour faire fuir son rival -à savoir elle-même (oui, cet oiseau est très intelligent!)...
30 secondes, toutes les 30 secondes, un coup de bec sur la vitre, le temps de reprendre ses esprits et hop encore un coup...
Un oiseau suicidaire ou démoniaque ? Pensez-vous qu'il ait l'intention de pénétrer à l'intérieur une fois que la vitre aura cédé ? Pensez-vous qu'il s'acharnera de la même façon sur mes yeux ?

A cette allure, je ne pourrais plus écrire pendant des mois... Tant et si bien que je chercherai toutes les combines pour le faire fuir, le zigouiller, le marabouter, lui faire payer cher de provoquer chez moi un arrachage constant des cheveux...
Encore qu'en vlà une bonne excuse si ce que j'écris est mauvais.
"Pas de ma faute, y a une mésange bleue qui veut ma peau !"


Je sais bien que le piquant rend attachant mais tout de même... Allez, juste un peu de calme, un peu de douceur, un peu de paix...

Et dire que j'arrive encore à m'ennuyer malgré tout...


mercredi 10 mars 2010

"Que la lumière soif... Et la lumière but"


J'ai souvent remarqué que c'étaient dans les moments les plus anodins de la vie que s'ouvraient les cadenas de mon inconscient.

Certains grands mystères de mon cerveau prennent alors la couleur de l'évidence. Certaines idées reçues voient leur contour devenir tout autre et il arrive même que certains silences prennent mots.

C'est en voyant un ami fêter son anniversaire que j'ai réalisé que ce que je prenais pour un acquis, n'était finalement pas si acquis...

C'est en voyant mon ami prendre son fils sur ses genoux pour souffler ses bougies en forme de 30 et laisser le gamin blond comme les blés arracher le papier cadeau, que...

C'est en voyant cette scène, en voyant les sourires de chacun, en voyant cette action digne d'un film bien pensant américain et toute cette bienvaillance environnante que j'ai réalisé que...

"Oh mon Dieu, je n'ai pas encore grandi !"

"Oh mon Dieu, je refuse catégoriquement de partager mon anniversaire avec un autre être humain ! Même s'il s'agit de mon enfant!"

DAMNED ! Ces bougies ce sont les miennes et ces cadeaux ne peuvent être déballés que par mes petites mains fébriles!

Et pourquoi quelqu'un d'autre irait ouvrir le paquet cadeau ? Pourquoi ? De quel droit on me retirerait ce plaisir inoui de secouer, de retourner, de renifler, de deviner, de retirer le scocth doucement puis d'arracher enfin sans répit, sans souffle ?

De quel droit ? Sous pretexte d'être un enfant ? Un peu légère comme excuse...

Alors que chacun souriait, ému, touché, j'ai compris à mon absence de sourire, au plissement de mon front qui me crée des rides, et à ma lèvre supérieure qui s'est redressée que quelque chose clochait...

J'ai compris qu'il ne servait à rien de trépigner d'impatience pour rencontrer l'homme de ma vie (le premier, le second ou le troisième, j'ai arrêté les comptes) et mettre rapidement en route la colonie de couches...

J'ai cru pendant des années qu'un enfant pourrait tant et si bien faire mon bonheur. Qu'il ne me manquait plus que lui pour être définitivement moi...
Mais non, j'ai encore envie d'ouvrir mes cadeaux et de souffler seule mes bougies. Que ce plaisir reste le mien. Que les sourires de mes proches me soient adressés plutôt que ce regard attendrissant et tellement ému qu'ils posent sur ce portrait poignant de l'enfant émerveillé par les bougies. Moi aussi, je suis émerveillée par les bougies !
J'ai envie de penser encore à moi, et d'être égoiste encore une journée dans l'année.

Et puis me resservir un cinquième verre de punch sans avoir à me dire "Je peux pas, je dois me lever à sept heures pour nourrir bébé"...

Moi, je n'ai que le chien à promener vers 11h, alors ressers-moi ! Et un bout de gâteau aussi tiens !

jeudi 18 février 2010

... "Se anche tu vedi la stessa luna non siamo poi così lontani" ... (Version 2010 : "Viens bébé, on va tester mes nouvelles MST")


Sans vouloir en rajouter, en faire trop, ou même victimiser les pauvres célibataires que nous sommes mais tout de même, quelle méchante façon de ricaner à nos nez a encore créé le mignon petit couple en inventant la très respectueuse Saint Valentin.

En voilà une journée où cela semble normal à tout le monde que les garçons se promènent avec des fleurs ou avec des gros cœurs roses (de quoi remettre leur virilité en cause pendant six générations), où cela semble normal à tout le monde que les sexes mélangés déclament des poèmes pompés sur Internet auxquels ils vont rajouter des fautes d'orthographe rien qu'en recopiant.

Moi aussi, j'avais bien envie de rendre hommage à l'Amour mais cette journée n'a pas eu le déroulement classique d'une journée d'amoureux. Peut-être parce que je n'en ai pas, me direz-vous...
Détrompez-vous ! Il parait que c'est le jour des coups d'éclat, le jour où l'homme dans l'ombre, amoureux de vous depuis des siècles et se languissant de vous voir sans vous posséder, se manifeste !

N'y tenant plus, j'ai décidé de laisser une chance à ce garçon de se manifester. Et ce dès les premières heures.


Dimanche 14 février, minuit trente, je rentre chez moi avec encore une rose dans les dents ("Encore ?!" "Oui, sauf que cette fois-ci, je l'ai eu au resto japonais pour célébrer un couple que je n'ai pas").

Minuit trente, les écouteurs blancs de l'IPod violet lancent du Miossec sur les pavés ("Oui, je suis pleine de vie moi, Msieurs Dames !") et comme un rappel pour mes bras qui se serrent seuls, le breton névrosé, dépressif et alcootabacologique (pour être polie) hurle dans mes oreilles :

"Je vous téléphone encore, ivre mort au matin
Car aujourd'hui, c'est la Saint Valentin
Et je me remémore notre nuit très bien"

Merci Miossec de déclencher le compte à rebours de la journée du coup d'éclat amoureux.

Aujourd'hui, je vais attendre, attendre que l'Amour sonne à ma porte ou m'envoie une carte pleine de cœurs dégoulinants et ridicules ou encore qu'il dépose des roses sur chaque pavé de la ville pendant la nuit pour que je les ramasse pendant la promenade du chien (quelle idée d'un romantisme douteux!)

Aujourd'hui, je t'attends Amour !
Je suis jolie, je souris, je t'attends !

La journée décline, le soleil va faire un tour de l'autre côté de l'hémisphère, et la Saint Valentin s'éloigne du calendrier.

Je me promène sur mon clavier attentive aux moindres bruits de craquement, l'Amour est peut-être sur le pas de la porte à hésiter, à s'entrainer pour ne pas bafouiller...

Une journée entière gaspillée à te désirer.

Je n'en peux plus du silence, je n'en peux plus de l'attendre, je n'en peux plus de devoir me résoudre à l'idée que l'Amour n'est pas derrière la porte, que le prétendant dans l'ombre ne se manifestera pas aujourd'hui !

Peut-être qu'il a eu trop peur, ou peut-être que tout simplement il n'existe pas...
Peut-être que je n'ai pas de prétendant dans l'ombre.
Peut-être que personne ne m'aime en silence.

Il faut que je fasse taire ce constat angoissant, il faut que mon cerveau fasse une pirouette, il ne faut pas finir cette journée de l'amour sur des larmes... Surtout pas.
J'allume les enceintes, la petite lumière bleue s'éclaire. Je prie juste un peu pour que les voisins ne comprennent pas les paroles.

Une Saint Valentin qui finit en beauté sur les paroles de ce rappeur qui a tellement fait parler de lui :

"J'aime pas trop les 14 février
Tout l'temps seul à force de m'faire griller
J'te tèje la veille et j'te r'baise le lendemain
Suce ma bite pour la Saint-Valentin"

Le fleuriste n'a pas sonné à ma porte, je n'avais pas de carte pleine de cœurs rouges en fourrure dans ma boîte ou sur mon paillasson ou même sous ma porte, pas de prétendant m'attendant sur les pavés pour hurler son désir de moi...

Alors j'ai écouté cette chanson et je me suis rappelée à quelle époque nous vivons ! Ce qu'était devenue la déclaration d'amour en 2010...

Mais si j'y pense, même pas un poème recopié avec des fautes d'orthographe sur ma boîte de réception hotmail !

Allez, on se dira que le prétendant a eu trop peur.
Ce que je suis impressionnante quand même !

dimanche 31 janvier 2010

Girls just want to have fun !!


Une rose entre les dents,

Un verre de trop dans le nez,

Je saute sur les pavés de ma rue...


Le vin blanc réchauffe mon corps, mais j'ai les extrémités gelées. (Rien de bien original un soir de janvier)

Les mains se glissent dans les poches, les dents se cognent à la tige fro
ide...

Mes doigts effleurent un papier
Un papier blanc
Plié

Un papier que je ne crois pas avoir mis dans ma poche
Un papier blanc plié que je n'ai définitivement pas mis dans ma poche
Je monte les escaliers de mon petit immeuble

De l'eau fraiche dans une bouteille de Despé
La rose peut étendre ses pétales
Les talons valsent sur le parquet

Les bras se ferment sur le museau de l'animal

Et le papier blanc se déroule au son du sèche cheveux et au parfum du démaquillant...

Il était certain que nous n'allions pas passer inaperçues...
J'étais restée devant le bar à finir ma cigarette lançant en éclaireur, dans ce cosy endroit à banquettes rouges, la blonde et la brune...
J'entre.
Le trio est alors au complet...
Un ersatz des Drôles de Dames sauf que finalement à y réfléchir il n'y a jamais eu de rousses dans ce trio cathodique... Mais pour ce soir, nous serons les Drôles de Dames...

Le patron et le serveur au garde à vous devant nos sourires, lèvres pulpeuses, gloss, rouge à lèvres.
Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que la vie était bien plus facile quand on était une fille, qu'on souriait et qu'on avait les yeux qui papillonnaient des cils...
Quelle injustice injuste ! Mais qu'il fait bon sur ses banquettes rouges ! J'ai dis quoi ? Ah oui quelle injustice injuste... Oui, oui... Ah oui l'apéro tiens !

Ça sirote du vin blanc avec des liqueurs de filles, ça sirote du thé... Et ça échauffe l'imagination de nous voir rire à gorges déployées.
Le patron n'y tenant plus, des roses apparaissent sur nos tables...

Le serveur, jaloux comme un pou, ne supportent pas de voir nos jolis nez dans nos roses rouges

"Moi, je vous aurai pas offert une rose mais tout le bouquet ! "
Rires des Drôles de Dames !
Et bim bam boum, nous voilà avec un deuxième verre offert par Monsieur le serveur qui se ronge les sangs...
"Elles sentent rien en plus ces fleurs, moi j'vous le dis, les filles ! "


On a arpenté les rues de Montparnasse avec nos roses et nos verres de trop...
Et puis ce papier que je déplie

Je me souviens juste d'avoir fait la bise au patron pour le remercier.
Je me souviens juste qu'il m'a serré très fort.
Et me voilà avec un papier blanc glissé discrètement dans une poche...

L'avantage du papier blanc, c'est que la couleur ne risque pas de passer.
Au pire avec le mélange renfermé et clopes, il deviendra jaune pisseux...
Tiens ! Il pourra presque rejoindre mon post-it ! Et aussi la cigarette avec une adresse mail écrite dessus que je n'ai jamais fumé...
Une collection de mot doux jaune pisseux en plus de ma collection d'Anges, de bouteilles de bières et de paquets de cigarettes...

Quelle injustice injuste de se trouver moche, digne d'aucune attention, de penser n'avoir aucun charme, de croire que personne ne nous aime quand on a des petits mots doux jaune pisseux et une rose dans une bouteille de Despé !

Quelle injustice injuste !

jeudi 28 janvier 2010

L'âme slave...


Est-ce qu'il existe une dénomination particulière pour ce besoin quasi obsédant de s'en mettre plein la tête, de s'en rajouter une couche, de remplir un vase déjà trop plein, de chercher par tous les moyens à détruire le peu de joie qui se tenait à carreau dans le cerveau histoire de ne pas trop se faire remarquer par la mauvaise humeur ambiante ?
Est-ce une pathologie reconnue par la CIM 10 ou le DSM IV ?

Parfois, je me regarde dans la glace après avoir succombé à ce besoin de me plomber le crâne par de vilaines pensées et, comme une évidence, je me dois d'admettre que je suis une menace, une vraie menace pour moi-même.
Comme si on n'avait pas assez de prédateurs, comme si on ne se détestait pas assez entre nous, autant devenir son principal ennemi et sa principale proie...

Je suis une menace pour moi-même... Je pense même qu'on peut s'accorder sur le fait que je suis un vrai Crash Test Dummy...
Prête à me mettre dans des contextes intenables voire insupportables juste pour le plaisir de me faire du mal, ou peut-être pour le plaisir de me rendre compte qu'on survit à tout ?
Toujours, en tout cas, pour l'expérience, pour jauger de l'effet du crash test sur mon moral... Du plus anodin au plus douloureux...

Il y a quelques jours, ayant subi les assauts des flocons pendant de longues minutes, j'ai bien dû regagner mon parquet et accepter que "Oh mon Dieu, j'étais bloquée chez moi"... Certains auraient eu un grand sourire à l'idée de pouvoir rester au chaud, à boire un thé, à regarder un film, à ranger, à trier, à faire ce que le temps ne nous permet jamais de faire...
Pour ma part, je n'ai ressenti que l'angoisse accompagnant le "Comment occuper tout ce temps?"...

Malgré toute ma bonne volonté (je fais des listes de tout, de rien, et parfois je me surprends même à écrire sur ma liste : "prendre douche"), l'inactivité a, petit à petit, commencé à crisper mes poings qui en avaient assez de tenir la quatrième tasse de café et la neuvième cigarette...
Les yeux ont commencé à en avoir assez également de rester rivés sur un écran où défilaient des petites étoiles...

La fainéantise a pointé son nez l'air de rien et me laissant gagner, ne trouvant aucun moyen d'occuper le temps (nul même l'envie de l'occuper d'ailleurs) en allumant ma dixième cigarette, j'ai tapoté des ongles (les survivants) ma table au souvenir de la dernière conversation que j'avais eu avec ma mère - Mère plus qu'inquiète, angoissée et désespérée à l'idée du célibat de sa fille... "Je n'ai pas de petits enfants..."

Un jour, je me risquerai à exorciser le discours pesant de ces parents inquiets qui ne font qu'écorcher le peu de confiance en la vie que tous célibataires essaient de conserver à grand coups de "Mais pourquoi tu n'arrives pas à rester plus longtemps en couple ?", "J'espère que le prochain sera le bon", "Pourquoi acheter une maison avec un jardin à la retraite, on n'est pas près d'avoir des petits enfants...".

Un jour, je me risquerai à exorciser le sourire que tous célibataires gardent face à ces parents, parce qu'ils ne comprendraient pas les hurlements, ils ne comprendraient pas que tout cela n'est pas forcément un choix et que bien sûr, on aimerait bien leur en donner des petits enfants mais qu'apparemment ce n'est pas prévu par les astres !
Oh oui, un jour, je m'y risquerai...

J'ai tenté d'échapper au souvenir de ce coup de couteau se remuant dans mes côtes et j'ai occupé mes yeux et mes poings devant ce merveilleux site de réseau social...
Je le trouvais si ludique, je riais de suivre les péripéties des amis, d'apprendre leur rupture, leur coucherie, de voir s'afficher des douleurs et des joies si intimes...
J'en riais de voir leurs photos parfois si inintéressantes, floues, ne servant surtout qu'à se rassurer d'avoir une vie, une vie drôle, une vie à narrer...

J'en riais tant et tant que je n'ai pas maîtrisé l'avènement du syndrome démoniaque du Crash Test Dummies exacerbé par l'inactivité... Me baladant de pages en pages, de profils en profils, sans retenue, à rechercher d'anciens camarades de classe, de collège, de lycée, à me promener sur leurs "Friends", à retrouver d'autres anciens, à ouvrir mille onglets pour voir ce qu'ils sont devenus, comme si leur avenir avait une quelconque incidence sur mon sommeil...
Juste vouloir savoir si leur tête sétait déformée depuis la disparition de l'acné, à chercher si le métier qu'ils rêvaient de faire ressemblaient à celui qu'ils font à l'heure actuelle, si celui qui voulait devenir avocat international ("pour voyager et se faire un max de thunes") n'était pas devenu comptable en PME...
A chercher surtout derrière tous ces faux semblants si ceux que j'avais fréquenté pendant X années scolaires au summum de ma personnalité ("gothico-hippy-new wave") avaient eux aussi des parents qui les appelaient pour leur raconter des anecdotes juste bonnes à vous désespérer d'avoir des neurones qui vous empêchent de faire des enfants au premier passant venu...

Je suis une menace pour moi-même...
Je savais à quoi m'attendre, je savais que j'allais juste me faire un peu plus de mal, à croire que mon popotin ne tenait plus en place sur son pouf à l'idée de déprimer le conscient, le subconscient et le moi...

Deux heures plus tard, je pleurais en fumant ma quinzième cigarette...
Des photos de mariage, des photos d'enfants, des rires et "que du bonheur"...
Et cette question obsédante : Mais quelle étape ai-je foiré ?
A quel moment s'est présentée devant moi la voie "Enfants Mariage" ?
Pourquoi ai-je choisi une autre déviation ?
Non, même pas la sortie "Carrière Epanouissement".
Non, juste une voie intermédiaire...
A quel moment ?

Le Crash Test Dummy avait encore frappé, à se cogner devant l'évidence que ces gens connus dans une autre vie ont des parents ravis qui ne les regardent pas tristement se demandant avec l'angoisse toute parentale si leurs enfants seront seuls à jamais...

Je me suis regardée dans la glace, j'ai fait tomber ma cendre, j'ai secoué la tête et j'ai décidé d'utiliser la fin de ma quinzième cigarette pour mettre le feu au DSM IV et au CIM 10...

Pour quelques heures, j'ai refusé de continuer à faire ma psychopathe de service... Le Crash Test Dummy a pris son appareil photo et est parti entendre le bruit de ses pas dans la neige...
Et puis tiens, il rajoutera des photos de sa journée sur son profil facebookien histoire de faire croire aux autres que l'absence d'enfant et de mari qu'est ce que c'est marrant ! Sauf quand on a une mère qui a projeté son besoin de petits enfants sur sa chienne ... (Encore que... Même ça, ça peut être marrant...)

dimanche 17 janvier 2010

Laissez parler les p'tits papiers...


J'ai gardé sur mon tableau de bord pendant au moins 6 mois un post-it jaune flashy qui, au fur et à mesure du temps, des intempéries et du soleil se projetant dans le pare brise, a subi une perte de dynamisme notable...
Du flashy, le jaune est devenu presque pisseux... Bien moins vivant et engageant... Bien moins tape à l'œil...

Puis 6 mois à l'avoir devant les yeux, il s'est mis à faire partie du paysage comme une habitude, un acquis, un indémodable... Il était là pour les matins difficiles, les coups au moral le soir en rentrant d'un bar, dépitée... Il était là pour ces moments là...
Puis il a juste été là... Sans même plus y jeter un œil, sans même plus faire attention à lui... Connaissant par cœur ses mots, son orthographe...
Mais je le savais là, comme rassurant, comme s'il avait toujours appartenu à cet habitacle... Ce qui n'est pas faux en réalité... Il appartient à ma voiture... Il est comme la prolongation sur papier de mon véhicule terrestre à moteur...

Il ne rime à rien ce post-it jaune délavé... Ça ne rime à rien de conserver ça devant soi, entre le compte tour, l'horloge et ton compteur de vitesse...
Mais quand tu te regardes dans le rétro et que tu te demandes ce qu'on peut bien te trouver, quand tu te tires la langue à toi-même et que le seul langage facial que tu t'inspires est une méchante grimace de dégout... Et bien, lire ce post-it, se rappeler d'où il sort, comment il est né un jour de grand vent, ça me fait sourire, et redresser la tête devant les passants et parfois même, croisant mon reflet dans la vitrine d'une pharmacie et reprenant les termes de Guitar Hero, je me dis "Hé, tu déchires !!"


Je l'ai retiré de ma voiture il y a quelques mois... Retiré, pas jeté... Il est plié dans un vieux sac... Je ne le regarde plus, je sais juste qu'il existe...

Je l'ai retiré car le garçon qui partageait mes draps trouvait suspect que je conserve cela dans ma voiture, devant mes yeux, moi qui suis toujours en train de conduire, d'accélérer et de vérifier ma vitesse...

Aujourd'hui, j'ai bien envie de vous dire que ce qu'il y avait de suspect dans cette voiture, c'était surtout ce garçon... Il n'a jamais remplacé ce post-it par ses propres mots et n'a pas mis beaucoup de jaune flashy dans ma vie...


Parfois, un inconnu peut mettre plus de lumière dans votre quotidien en vous courant après, hurlant des déclarations et vous tapant la honte, qu'un amoureux qui ne réalisera jamais ou alors trop tard à quel point vous, vous auriez pu mettre de la lumière dans son quotidien...

jeudi 7 janvier 2010

Les paroles s'envolent... Les écrits demeurent...



Il y a de mauvais jours qui entrainent parfois de mauvais week end et de mauvaises semaines qui s'ensuivent...
Et puis, à force de les accumuler, on en vient à se dire qu'il y a vraiment des mois à jeter à la poubelle... Et sans s'en rendre compte, des années maudites...


L'année se termine, et on ne peut empêcher le soulagement de sortir de notre gorge, à croire tous les espoirs permis, cette année est finie, le cercle vicieux va nous lâcher deux minutes...

L'an neuf n'aura eu de neuf que de nous inventer chaque jour de nouvelles péripéties, de nouveaux coups au ventre...

Une nouvelle année débute, et de quoi croire, de quoi rêver et espérer à de bons jours, de joyeux week end, de belles semaines, de doux mois, une tendre année quoi...


Mais là je m'insurge !
J'ai mal fini l'année du neuf et tout aussi mal commencé l'année du dix...


Un jour, quelqu'un m'a dit que ce qui avait mal commencé finissait bien.

Moi je crois plutôt que ce qui a mal commencé doit être recommencé...


Alors reprenons ce début d'année catastrophique et changeons ces moments qui ont rendu l'espoir assassin...
Au diable les conventions, les voyages dans le temps impossibles...

Tout est possible allongé sur son canapé !

Et si j'avais fait ça... aujourd'hui je n'en serais pas là...


Si j'avais pensé à faire contrôler ce satané mauvais contact dans mon lustre,
je ne serai pas dans le noir total à 22h22... à chercher les prunelles noires de ma chienne...

Si j'avais laissé mes mains tranquilles, je n'aurai pas fait tomber ma tasse de tisane que j'entends (car je ne vois rien, rappelons le) "goutter" le long de ma table.


Si je n'avais pas voulu attrapé cette cigarette (tu parles d'un instant détente), je n'aurai pas cogner dans mon sèche cheveux, il n'aurait pas fait un vol plané (mais qu'est-ce qu'il foutait sur le canapé?), il ne se serait alors pas fendillé, et il serait là tout mignon, comme d'habitude, rien que pour moi... Au lieu de ça, il hurle, il chauffe, il devient rouge vif, comme s'il avait envie de prendre feu...


Si j'avais tourné la tête, il y a quelques jours de cela, je n'aurai pas eu besoin d'avoir une explication pas très explicative et je n'en rêverai pas toutes les nuits depuis...


Si j'avais remarqué que les lumières du modem clignotaient, j'aurai pu éviter de me retrouver sans connexion internet un soir de déprime et un soir de virement du loyer...


Si j'avais été plus patiente, je n'aurai pas bidouiller mon ordinateur en tout sens, tout désinstaller sans rien pouvoir réinstaller derrière.


Si je n'avais pas eu peur d'avoir faim, je n'aurai pas mangé la terrine de canard qui trainait dans le frigo du boulot depuis je ne sais combien de temps.


Si j'avais dis "Heu, je vais rentrer chez moi en fait", j'aurai pu arrêter de faire les courses, prendre ma bagnole et me reposer... Au lieu de vomir version "l'exorciste est en moi" dans les plantations de la commune devant chez mon pote.

Si je n'avais pas eu si mal au cœur après avoir comaté et entendu mon organisme agoniser de l'intérieur pendant deux jours, j'aurai pu envoyer paître cette collègue qui y est allée de sa petite phrase bien assassine sur les bords "Tu ne te sens pas trop fatiguée alors que tu n'as rien mangé depuis deux jours ? C'est parce que tu as des réserves, c'est pour ça..." Salope ou stupide la collègue ?


Et puis tant de si sur lesquels je n'ai aucun pouvoir...


S'il n'avait pas neigé... Je n'aurai pas eu à mettre mes après-ski qui ont un trou et qui me donnent l'air d'une couillonne en train de gonfler un matelas pneumatique à chaque pas...


Si les hommes... J'aurai moins de nœuds dans le bide et dans la tête.


Si ma chienne... Je n''aurai pas besoin de la sortir avec la nausée sous la neige.


Si ma boite de vitesse... Je serai partie oublier 2009 ça au bord de la mer.


Tout ça pour dire que...


Si j'avais pu, si j'avais su, je n'aurai pas commencé 2010 dans le noir total, en panne de sèche cheveux, en panne d'internet, avec une intoxication alimentaire qui me ravage...


Si j'avais su que c'était ça qui m'attendait, je serai resté en 2009... J'aurai continué dans mes merdes quotidiennes, mes ruptures pathétiques, mes pannes de bagnole et mes accidents aussi, le moisi sur mes murs et les cigarettes trop chères... Mais au moins, j'avais mon sèche cheveux !